On n’en a pas fini d’en apprendre sur la World Professional Association for Transgender Health, cet organisme idéologique et militant qui pousse tout le réseau de soins de santé nord-américain à transitionner prématurément des milliers d’adolescents et de jeunes adultes malgré la présence, chez un grand nombre d’entre eux, de problèmes psychologiques et de comorbidités psychiatriques.
En juin dernier, dans le cadre de l’affaire Boe vs. Marshall, en Alabama, des courriels dévoilés ont révélé que la WPATH avait commandé une série de revues systématiques à l’Université Johns Hopkins, dont la faculté de médecine est l’une des plus prestigieuses au monde.
Une revue systématique est l’examen de l’ensemble de la littérature scientifique pour résumer l’état de la recherche sur une question donnée. En médecine, elle sert à déterminer ce qu’on connaît sur l’efficacité d’un traitement. Autrement dit, ces revues auraient eu pour but de démontrer les bases scientifiques derrière les soins transaffirmatifs proposés par la WPATH. Ces soins auraient donc été validés par les faits et la science.
Or, comme les résultats de ces revues n’étaient pas à la satisfaction de la WPATH, c’est-à-dire qu’ils n’offraient rien pour appuyer l’approche « affirmative » prônée par l’association, la WPATH a fait pression sur l’université pour empêcher leur publication. Seules deux revues ont fini par paraître.
De plus, la WPATH a adopté une politique concernant ces revues systématiques. Pour que leur publication soit approuvée, elles devaient respecter plusieurs conditions, dont les suivantes :
− les données acquises pour les articles commandés par la WPATH ne sont accessibles que par l’organisation même et l’équipe de recherche de la Johns Hopkins University;
− la WPATH se réserve le droit de demander la suppression de tout contenu destiné à la publication par l’équipe de l’université ;
− qu’une personne de la communauté transgenre participe à la conception, à la rédaction et à l’approbation finale de l’article ;
− que le responsable du groupe de travail du chapitre concerné des Standards of Care 8 (SOC8) de la WPATH, le représentant désigné pour ce chapitre ou le président ou un co-président des SOC8 participe à la conception, à la rédaction et à l’approbation finale de l’article ;
− que l’article adhère à la politique linguistique de la WPATH ;
− que les auteurs de l’article soient reconnus seuls responsables de son contenu et qu’il soit précisé que l’article ne reflète pas nécessairement la position de la WPATH.
C’est donc un droit de censure que la WPATH s’est négocié sur les revues systématiques qu’elle a commandé à l’Université Johns Hopkins.
Mais les surprises ne s’arrêtent pas là. D’autres documents dévoilés dans le cadre de la même affaire nous apprennent que la sous-secrétaire adjointe en santé du gouvernement fédéral américain, Rachel Levine (elle-même trans) a fait pression sur la WPATH pour que soient supprimés les âges minimaux de traitement de transition. Le Trevor Project, une organisation LGBT bien en vue aux États-Unis, a fait de même.
Dans la première publication des Standards of Care 8, l’âge minimum pour les hormones étaient de 14 ans, de 15 ans pour les mastectomies et de 17 ans pour les opérations génitales, sauf pour les phalloplasties, accessibles à 18 ans seulement. Dans une annonce ultérieure, la WPATH a apporté une correction supprimant les âges minimaux.
Mais la plus grande pression est venue de l’American Academy of Pediatrics (AAP), dont les médecins chargés du dossier, eux-mêmes partisans de l’approche affirmative, ont adopté en 2018 des lignes directrices qui ne laissent d’autre choix que l’affirmation. Les profondes faiblesses de ces lignes directrices ont d’ailleurs été fortement critiquées : rédigées par un médecin qui n’avait pas terminé sa résidence en psychiatrie à ce moment-là, elles omettaient ou citaient erronément une partie de la littérature scientifique pertinente. L’AAP menaçait de s’opposer activement aux SOC8 si les âges minimaux n’étaient pas supprimés. Malgré les protestations internes de certains de ses membres, la WPATH a plié.
Ces révélations nous rappellent une fois de plus que contrairement à ce que prétend la WPATH, ses lignes directrices ne sont fondées ni sur la science, ni sur les faits, ni sur des études de qualité. La WPATH est un organisme idéologique et militant qui représente les intérêts non pas des patients souffrant de dysphorie de genre, mais ceux de l’industrie de la transition.