Conseils de base

Avis : Le Rési ne pose aucun diagnostic et ne se prononce en aucun cas sur les décisions médicales à prendre pour qui que ce soit. Au contraire des partisans de l’approche affirmative, nous n’affirmons rien (sauf la réalité biologique du sexe, qui est incontournable). La liste des conseils plus bas représente des suggestions, élaborées à partir de l’expérience vécue de familles québécoises. Chaque enfant évolue dans un environnement particulier, et chaque personne a une histoire médicale, sociale et familiale propre. Pour tout diagnostic d’ordre médical, consultez une professionnelle ou un professionnel de la santé.

Des membres du Rési sont au travail pour produire un guide à l’intention des familles québécoises dont un des jeunes membres de se déclare trans ou non-binaire, ou qui découvrent par hasard que le jeune porte un nouveau nom, par exemple à l’école.

Le livre : When kids say they’re trans, qui traite de cette question, existe déjà en anglais, et sera sans doute disponible en français bientôt.

Des associations comme Ypomoni, Genspect et Cry for Recognition ont produit des guides pour les parents (voir les liens vers leurs sites plus bas).

Voici pour l’instant nos conseils de base, pour les parents.

1. Écoutez votre enfant avec compassion. Prenez au sérieux ce qu’il ou elle dit. Acceptez ce que l’enfant ressent, son sentiment de « détester son corps ». Cette phrase exprime une détresse qu’il faut accueillir d’abord et plus tard comprendre.
2. Posez des questions à l’enfant sur ce qu’il ou elle ressent, tout en validant son ressenti, sans jugement et sans pour autant valider que son ressenti correspond à la réalité. Exemple : Je comprends que tu es une fille qui aimerait être un garçon. Peux-tu me dire ce qui te tente dans l’expérience de garçon ? Il est fort possible que l’enfant ne sache pas répondre, vous dise qu’il ou elle le sait qu’il ou elle est non-binaire, ou garçon, ou fille. N’insistez pas et dites à l’enfant que ceci vous amène à réfléchir sur la question de ce qui constitue une femme ou un homme, que c’est une question intéressante et que vous pourrez reprendre cette conversation à un autre moment si l’enfant le désire.
3. Soyez acceptant de changements vestimentaires ou de coupe de cheveux, tout jeune devrait avoir le droit d’exprimer sa personnalité librement. Une fille peut vouloir avoir les cheveux courts, un garçon les cheveux longs. Il n’est pas conseillé de juger (cette coupe ne te va pas …) et s’opposer à cette expression pourrait faire grimper la tension entre vous. Cependant, vous n’avez pas d’obligation à acquiescer à toutes ses exigences (c’est le cas pour chacune des demandes d’enfants, les parents ont pour rôle d’évaluer la demande et de prendre une décision).
4. Prenez le temps de vous informer sur le sujet. Il est important de savoir que dans l’immense majorité des cas, si les jeunes ne sont pas médicalisés et poussés vers une « transition », après la puberté ils et elles en viennent à accepter leur corps. Bien des adultes homosexuels ont décrit comment, durant l’enfance, ils désiraient s’habiller et se comporter comme l’autre sexe. Ils étaient donc considérés « non conforme au genre ». Une fois adultes, ils savaient qu’ils étaient homosexuels et n’avait besoin d’aucune intervention médicale.
5. Discutez avec des parents vivant la même situation afin de briser l’isolement ainsi que de trouver et de donner du soutien. Évitez les groupes où il n’est pas permis de soulever de l’inquiétude face à la soudaine identification trans de votre enfant. Il est normal de s’inquiéter de la santé mentale de son enfant.
6. Concentrez-vous sur votre relation avec votre enfant, faites des activités qu’il ou elle aime ou faites-lui en découvrir. Dans la mesure du possible, tentez de préserver la relation avec votre enfant. Dites-lui que vous l’aimerez toujours.
7. Formez un cocon protecteur autour du jeune. Les parents, grands-parents, frères et sœurs, tantes et oncles, cousins… entourez le jeune d’affection et d’activités familiales.
8. Ne faites pas du genre votre sujet central de conversation dans votre famille.
9. Encouragez votre enfant à faire des activités dans la vraie vie, loin des réseaux sociaux. C’est encore mieux si ce sont des activités qui font bouger.
10. Surveillez ce que consulte votre enfant sur Internet et restreignez les influences toxiques. Les enfants regardent des vidéos concernant l’identité de genre, ce  les maintient dans leur malaise. Les réseaux sociaux sont néfastes pour la santé mentale des jeunes en général et encore plus pour ceux ayant une dysphorie de genre. Certains militants sur Internet affirment clairement aux enfants que leurs parents ne sont pas dignes de confiance. Ils conseillent aux jeunes de mentir à leurs parents. Plusieurs enfants sont revenus à eux-mêmes après leur retrait des réseaux sociaux ou du téléphone.

Ne perdez pas courage! L’adolescence en particulier est difficile pour les jeunes, et leur exposition aux réseaux sociaux peut leur nuire. Certaines familles sont frappées plus durement que d’autres. Pensez à votre jeune, mais aussi à votre famille.

Au sujet de la « transition sociale »

La transition sociale, qui est souvent exigée par les enfants, comprend un changement de pronoms et l’obligation de s’adresser à lui comme s’il était non-binaire, garçon ou fille, selon le cas.

Selon la Dre Riittakerttu Kaltiala, psychiatre en chef du département de psychiatrie pour adolescents de l’hôpital universitaire de Tampere (Finlande), qui a supervisé le service d’identité de genre mis en place pour les jeunes Finlandais et a personnellement participé à l’évaluation de plus de 500 adolescents, accepter une transition sociale serait un acte important de nature médicale. Elle déconseille fortement la transition sociale, qui risque fort de cimenter une dysphorie chez le jeune. Selon elle, d’autres approches sont à considérer.

« Tucking » et « binding » : les jeunes faisant une transition sociale sont encouragés à faire disparaître leurs attributs sexuels (seins, pénis). Les filles peuvent souhaiter porter une camisole de compression (« binder »), pour aplatir leurs seins; les garçons peuvent souhaiter dissimuler (« tuck ») la taille apparente de leur appareil génital. Cependant, il faut connaître leurs effets négatifs sur la santé :

  • la camisole de compression pose des problèmes importants, et une utilisation excessive peut entraîner des troubles physiques graves, notamment dans la fonction pulmonaire. Un gilet ou un soutien-gorge de sport peuvent être portés sans faire courir ces risques;
  • la compression génitale (tucking) peut entraîner une cryptozoospermie et à une torsion testiculaire chez les garçons.

Ces accessoires peuvent être acheté sur Internet, et certaines organisations les donnent aux jeunes.

École et transition sociale : Vérifier avec l’école de votre jeune si l’établissement a procédé à une transition sociale de votre enfant sans vous en informer.

Si ce n’est pas le cas, rencontrez la direction de l’école et expliquez la situation et vos inquiétudes concernant votre enfant. Demandez-leur de vous informer de toute détérioration de son comportement constatée en milieu scolaire.

Si l’école a procédé à la transition sociale, rencontrez la direction et demandez-lui les motifs de cette décision et les raisons de ne pas vous sans vous en informer. Prenez des notes et contactez-nous.