SEXE CE DRÔLE DE MOT

Présentation officielle : « Ce petit cours d’éducation à la sexualité en forme de bande dessinée s’adresse aux enfants de 8 à 12 ans, une tranche d’âge souvent écartée de ce savoir. Ces enfants qui ne connaissent pas encore leur sexualité vivent pourtant de réels sentiments, curiosités et émois sexuels. Ce livre ouvre une franche discussion entre l’enfant et le parent ou le tuteur, en respectant les valeurs et croyances de chacun. Convient aux enfants de toutes orientations et de tous genres sexuels. Conçu pour la colecture aussi bien que de la lecture en solo. »

En réalité : Un livre conçu pour attirer l’œil des enfants par des couleurs criardes, qui prétend informer les enfants, mais qui sème la confusion entre sexe et sexualité, ainsi qu’entre le sexe et le genre; qui crée une réalité parallèle où on parlerait de « parties de milieu », on éviterait les mots « garçon », « fille », « femme » et « homme » le plus possible, on créerait de fausses équivalences entre le pénis et le clitoris; et on présente des concepts de « sexualité dissidente » à des enfants le plus souvent prépubères. Certaines choses disparaissent, comme l’utérus! Les bébés « naissent » comme s’ils apparaissaient tout simplement, au lieu de sortir du ventre de leur mère.

Des stéréotypes sexistes sont présentés aux enfants. Le monde est clairement présenté à travers la lunette de la théorie de l’identité de genre. On invite ainsi les enfants à se dissocier de leur corps, sans égard pour les dommages qu’une telle dissociation peut créer chez un enfant en plein développement identitaire. Au lieu d’encourager les enfants à se sentir bien dans leurs corps, on leur explique que s’ils ne s’y sentent pas bien, ce serait tout à fait normal et acceptable!

Des extraits de ce livre (les italiques sont de nous) :

« Certaines personnes utilisent les mots “parties intimes” pour décrire les parties reliées au sexe. Parce que n’importe quelle partie de ton corps peut être intime, dans ce livre nous ne les appellerons pas “parties intimes”. Nous les appellerons “parties du milieu” parce qu’elles sont au milieu du corps. » (page 52)

« Les seins de certaines grandes personnes peuvent aussi accomplir une chose incroyable : ils peuvent produire du lait pour nourrir un bébé. » (p. 59)

« Si tu as une vulve, c’est la partie du milieu que tu peux voir entre les jambes… La vulve couvre et protège trois autres parties du milieu » (p. 62).

« Le clitoris est une partie du milieu à l’intérieur et à l’extérieur du corps… Le vagin est une partie du milieu à l’intérieur du corps… L’urètre est un petit tube qui se termine par une ouverture d’où le pipi sort. » (p. 63).

« Certains corps ont un pénis et d’autres n’en ont pas… Comme le clitoris, le pénis peut être très sensible et il peut donner des sensations de chaleur et de chatouillement lorsqu’on le touche. » (p. 64),

« Si un bébé nait avec un pénis, il y aura généralement une couche de peau qui couvrira le bout du pénis comme un capuchon. On l’appelle le “prépuce”. » (p. 65)

« Érections. Si ton corps a un pénis, tu as peut-être remarqué qu’il est parfois mou et courbé, et qu’il est parfois dur et ne peut pas plier. Quand il est dur et ne plie pas c’est une érection. Si ton corps a un clitoris, tu as peut-être remarqué qu’il est parfois mou et que parfois il est un peu plus dur ou ferme. Quand il est plus dur ou ferme, c’est une érection.

Les érections se produisent quand on se touche pour se sentir bien, mais aussi à d’autres moments : pendant qu’on dort, la nuit ou dès le matin quand on se réveille. Des érections arrivent aussi même si on ne fait rien du tout. »

Illustrations : un garçon a une érection au lit, une fille a une érection en se masturbant au pied d’un arbre (dans un parc?), un jeune a une érection en dansant. (p. 66)

« Qui a quoi? Maintenant que tu en connais davantage sur les parties du milieu… la plupart des garçons sont nés avec un pénis et un scrotum et la plupart des filles sont nées avec une vulve, un vagin et un clitoris (p. 68). Mais avoir un pénis n’est pas ce qui fait de toi un garçon. Avoir une vulve n’est pas ce qui fait de toi une fille. La vérité est bien plus intéressante que ça! » (p. 69)

« Peut-être qu’on t’appelle garçon, mais que tu sais que tu es une fille. Tu sais comment on traite les filles et ce qu’elles font. C’est comme ça que tu veux être traitée et c’est ce que tu veux faire. » (Il y a un dessin d’une ballerine derrière la tête du garçon qui se « sentirait fille » – stéréotype sexuel).

« Peut-être qu’on t’appelle fille, mais que tu sais que tu es un garçon. Tu sais comment on traite les garçons et ce qu’ils font. C’est comme ça que tu veux être traité et c’est ce que tu veux faire. » (Il y a un dessin d’un joueur de football musclé derrière la tête de la fille qui « se sentirait garçon » – stéréotype sexuel). (p.82)

« Peut-être que tu n’es pas certain-e ou que ça t’importe peu. Peut-être que tu ne te sens ni garçon ni fille. Tu te sens peut-être les deux. Peut-être que tu as simplement besoin de temps pour y penser, sans le tralala autour des garçons et des filles. Comme tous les corps sont différents les uns des autres, ce que nous ressentons l’est aussi. Une partie de l’enfance consiste à découvrir ce que tu aimes, ce que tu n’aimes pas et qui tu es. » (p. 83).