Un rapport qui fait du bruit au Royaume-Uni et partout au monde

Le rapport final de Dre Hillary Cass conclut que la médecine transaffirmative repose sur des fondements fragiles. Le système a laissé tomber les enfants !

Dre Hillary Cass est une éminente pédiatre britannique, ancienne présidente du Royal College of Paediatrics and Child Health. Il y a quatre ans, à la suite de de nombreux rapports de lanceurs d’alerte et à un procès retentissant fait par une détransitionneuse, Keira Bell[1], qui alléguait avoir été mal traitée par le service GIDS[2] de l’institut Tavistock[3], le NHS England (réseau de santé publique de l’Angleterre) lui a confié la tâche de revoir la question des soins donnés aux enfants dans ce service, le seul établissement public à évaluer les mineurs en questionnement de genre.

Dre Cass décrit son approche ainsi (traduction) :

  • le bien-être de l’enfant et de la jeune personne doit primer sur toute autre considération;.
  • les enfants et les jeunes personnes doivent recevoir des soins de haute qualité, répondant à leurs besoins;
  • l’intervenant doit s’engager de façon prolongée et déterminée, y comprise n s’assurant que les enfants et les jeunes personnes peuvent exprimer leurs propres opinions dans le cadre d’un processus qui les soutient;
  • la revue [de la Dre Cass] s’appuiera sur la recherche et les données probantes, y compris sur les modèles internationaux de pratique exemplaire, dans la mesure où ils sont disponibles;
  • la tenue de la revue et l’émission de recommandations se feront de façon transparente;
  • aucun résultat prédéterminé ne dictera les recommandations de la revue.

Le rapport intermédiaire de la Dre Cass a été publié en février 2022. Elle et son équipe avaient découvert tant d’irrégularités dans les traitements offerts aux enfants que le gouvernement britannique a annoncé la fermeture du GIDS.

Le rapport final de Dre Cass, publié en avril 2024, ébranle dans ses fondements le dogme de l’approche « affirmative » pour soigner les enfants et les adolescents du Royaume-Uni pris dans la tourmente du questionnement de genre. Dans ce rapport, Dre Cass parle de gender incongruence (inadéquation de genre) ou de gender dysphoria (dysphorie de genre).

Dans les prochaines semaines, le RESI fera une analyse détaillée de ce rapport de 388 pages. Soulignons cependant que de manière générale, le rapport explique comment le système de santé britannique (NHS) a laissé tomber les enfants :

  • ces enfants et adolescents représentent des cas complexes, et on a réduit le « diagnostic » à une supposée transidentité. En fait, toutes les méthodes diagnostiques ont été oubliées pour ne laisser que le « genre »;
  • ces enfants de partout en Angleterre ont été tous envoyés dans une seule clinique spécialisée (le GIDS de la clinique Tavistock) au lieu de leur offrir des soins à proximité de chez eux, ce qui a créé des listes d’attentes interminables et de grandes souffrances;
  • des pédiatres, médecins et psychologues ont décidé de ne pas traiter ces enfants et les ont référés aux soi-disant spécialistes, au lieu de leur offrir rapidement le même traitement qu’ils offraient aux autres enfants présentant les mêmes cas complexes (anxiété, dépression, traumatisme, milieu familial difficile, homophobie intériorisée ou venant du milieu familial, autisme ou neurodivergence, etc.);
  • les enfants et adolescents ont été pris au piège de luttes idéologiques entre adultes, luttes qui ne les concernaient pas.

Lorsque Dre Cass écrit que toute offre de traitement doit être fondée sur des données probantes, nous sommes totalement d’accord avec elle.

Lorsque l’analyse de son équipe démontre que l’approche transaffirmative est fondée sur peu de données, de mauvaise qualité de surcroît, et que seules les recherches suédoises et finlandaises sont sérieuses, ces constats rejoignent les nôtres sur le sujet.

En tant que groupe de parents, nous ne pouvons qu’applaudir à ce retour au bon sens.

Lorsque Dre Cass demande au NHS England de mettre en place rapidement, dans les différentes régions, des soins pour les enfants et adolescents en questionnement de genre; soins de nature holistiques, pour aider l’enfant à retrouver une santé mentale solide le plus rapidement possible, nous ne pouvons qu’espérer voir le Québec faire le même choix : actuellement, le seul soin offert est de transitionner médicalement tout enfant qui en exprime le désir, quels que soit son état mental et sa situation personnelle et familiale.

Nous invitons le Collège des médecins du Québec, l’Ordre des psychologues du Québec, l’Institut national d’excellence en santé (INESS), le ministère de la Santé et tout intervenant auprès des jeunes, à lire ce rapport immensément important. De nombreux parallèles peuvent être faits avec la situation au Québec. Nous craignons que le système de santé québécois n’ait aussi failli à nos enfants.


[1] Sarton, O., « “Les enfants sont dans l’incapacité de donner un consentement valable aux traitements de transidentité” », Le Figaro, 4 décembre 2020. Keira Bell perdra sa cause en appel, mais son témoignage aura permis de mettre le projecteur sur les histoires de nombreuses filles dites « garçons manqués » qui se sont fait dire de transitionner, car elles affirmaient être des garçons. Le reddit r/detrans regroupe plus de 50 000 personnes dont une grande partie est composée de détransitionneurs ou de désisteurs. Les transactivistes citent souvent un chiffre de 1 % de détransitionneurs, ce qui ne représente absolument pas la réalité du terrain. La plupart des détransitionneurs ne reprennent pas contact avec les médecins qui les ont transitionnés : ils disparaissent donc des statistiques. De nombreuses voix, dont celle de Dre Cass, s’élèvent pour demander plus de recherche et de soutien pour les détransitionneurs.

[2] Gender Identity Development Service, ou « service du développement de l’identité de genre ».

[3] Un institut se spécialisant dans les sciences humaines et la psychologie. Le GIDS n’est qu’un des services de l’institut Tavistock.

Un scandale médical exposé par les WPATH Files

Des médecins de la WPATH admettent que les jeunes ne peuvent donner un consentement éclairé aux transitions de genre.

La World Professional Association for Transgender Health (WPATH), qui prétend définir les meilleures pratiques en matière de soins apportés aux jeunes en questionnements de genre, vient de se faire dénoncer par au moins un et probablement plusieurs lanceurs d’alerte. Des heures d’enregistrement et des centaines de messages de forums internes ont été communiqués au journaliste américain Michael Shellenberger, connu pour son rôle dans la révélation des Twitter Files.

M. Shellenberger, étant peu familier avec le dossier de la médecine transaffirmative, a confié à la journaliste canadienne Mia Hughes le soin d’organiser la masse d’information pour le public et d’en fournir une analyse. Ce rapport, fruit d’un travail colossal, est intitulé The WPATH Files: Pseudoscientifical surgical and hormonal experiments on children, adolescents, and vulnerable adults (en anglais seulement).

Voici ce que nous apprend ce rapport :

  • Plusieurs médecins parmi les plus influents de la WPATH savent qu’ils n’obtiennent pas un consentement éclairé des jeunes, car ceux-ci ne comprennent ni la biologie de base (ils sont trop jeunes pour avoir même eu des cours sur la biologie), ni le fonctionnement des hormones, ni la portée des interventions à long terme, notamment en matière de fertilité, convaincus qu’ils sont qu’ils ne voudront jamais d’enfants.
  • La capacité de compréhension de nombreux parents est aussi remise en question, car ils sont incapables d’expliquer sommairement les interventions pour lesquelles ils ont signé le formulaire de consentement.
  • Des médecins parmi les plus influents font état de nombreux jeunes qui, transitionnés, donc stérilisés à l’adolescence, leur confient plus tard leurs regrets de ne pas pouvoir concevoir d’enfant. Citation du Dr Daniel Metzger, endocrinologue canadien : [traduction] « Nous voulons encore rendre les enfants heureux, plus heureux au moment présent, n’est-ce pas ? »
  • Ces mêmes médecins font aussi état de nombreux problèmes de dysfonction sexuelle, les jeunes transitionnés étant incapables d’atteindre l’orgasme, voire de ressentir du désir sexuel.
  • Dans les documents dévoilés, de nombreux médecins traitent avec désinvolture les détransitionneurs, considérés comme des gêneurs, responsables de leur problème. La détransition est commodément maquillée en étape du « parcours de l’exploration du genre » [gender journey], malgré les importantes séquelles laissées par le recours consécutif aux bloqueurs de puberté, aux hormones et aux opérations chirurgicales. La présidente de la WPATH, Dre Marci Bowers, imite magnifiquement Ponce Pilate : [traduction] « les patients doivent prendre et assumer activement la responsabilité des décisions médicales, surtout celles qui ont des effets possiblement permanents ». On parle ici de préadolescents loin d’avoir acquis une pleine maturité et souffrant fréquemment de problèmes de santé psychologique, et dont les parents se sont fait signifier d’une façon ou d’une autre qu’ils devaient « choisir entre un enfant trans ou un enfant mort ». Pour elle, la détransition est [traduction] « un phénomène [qui] nous distrait des nombreux défis auxquels nous faisons face ». Autrement dit, des dommages collatéraux.

Les enfants et les adolescents ne sont pas les seules victimes de la WPATH : les documents révèlent que nombre de ses membres n’ont aucun scrupule à faire transitionner des adultes souffrant de troubles schizo-affectifs, dépressifs, bipolaires, de syndrome de stress post-traumatique et même de trouble dissociatif de l’identité (« personnalités multiples »). Des conversations surréalistes ont lieu sur la façon d’obtenir le consentement de centaines d’« alters » (personnalités) d’une même personne à sa transition, chacun de ces « alters » ayant son propre genre!

Les membres du Rési sont choqués par la lecture de ce dossier. La recherche est rigoureuse, les preuves irréfutables. Des adolescents et des adultes du monde entier subissent des procédures irréversibles sans consentement véritable, au mépris de leur santé et de leur fertilité à long terme.

Mia Hughes établit de nombreuses similitudes entre la médecine affirmative et d’autres scandales médicaux comme celui de la lobotomie, de l’ovariectomie (ablation des ovaires) employée au XIXe siècle pour traiter divers troubles « nerveux » de nombreuses femmes, ainsi que de la manipulation hormonale de la taille d’enfants. Ces traitements, eux aussi, devaient aider les patients, et ils ont aussi été considérés comme révolutionnaires, leurs louanges chantées dans les médias. Tous ces traitements ont fini aux poubelles de l’histoire médicale, sans pourtant que leurs leçons aient été comprises, puisque les mêmes ressorts jouent aujourd’hui dans le scandale médical auquel nous assistons avec la transition d’adolescents qui n’ont fini ni leur puberté ni leur exploration identitaire.

Il est également choquant de voir le peu d’écho que ce dossier a eu dans les médias. Étant donné le nombre et la vulnérabilité des patients concernés, on s’attendrait à une couverture médiatique proportionnelle à la taille de l’enjeu. Ce n’est malheureusement pas le cas. Nous invitons les journalistes et le public du Québec à lire le rapport et à prendre connaissance de cette minutieuse enquête.

La médecine transaffirmative pour les jeunes du Québec

Suite au reportage de l’équipe d’Enquête à Radio-Canada, une présentation des faits sur la médecine transaffirmative pour les jeunes du Québec.

Trans expressEnquête – Épisode du jeudi 29 février 2024

Le Rési salue le sérieux du reportage, qui tente de poser les jalons d’une discussion calme et basée sur la science, et non sur la polarisation politique. En effet, des partis politiques québécois et canadiens semblent utiliser la question trans pour gagner des points de popularité au lieu de trouver des solutions aux réels problèmes vécus par les jeunes.

Ce que nous retenons de ce reportage :

  • Le manque de consensus médical chez les spécialistes sur les meilleurs soins à apporter aux jeunes en souffrance. Au Québec la seule option offerte est la médecine transaffirmative, qui propose une médicalisation à vie à des jeunes dès la préadolescence (bloqueurs de puberté suivis d’hormonothérapie de réassignation sexuelle et d’opérations chirurgicales). Cependant, des spécialistes qui offraient une approche transaffirmative, telle la psychiatre en chef de la clinique de genre de l’hôpital Tampere, Dre Riittatterku Kaltiala, ont changé d’avis sur cette approche après avoir constaté qu’elle ne soulageait pas les jeunes de la nouvelle cohorte de patients. Dans le contexte où de nombreux pays européens font marche arrière sur l’approche transaffirmative, on se demande pourquoi les médecins québécois appliquent encore cette approche sans se poser de questions. Le Collège des médecins et l’Ordre des psychologues du Québec, en particulier, ne devraient-ils pas étudier les données probantes dans le monde pour revoir ce dossier?
  • La rapidité et la facilité avec laquelle des jeunes Québécois et Québécoises obtiennent des soins dits affirmatifs, soins médicaux qui sont pourtant importants et irréversibles : quelques minutes suffisent pour obtenir une ordonnance de testostérone. Des doubles mastectomies sont effectuées sur des jeunes filles de 16 ans rapidement, sans évaluation et suivi psychologique sérieux. Selon Jane, jeune fille témoignant à Enquête, obtenir une mastectomie a pris deux rendez-vous, mais pour obtenir des soins de détransition on lui a dit qu’elle devait attendre deux à trois ans et suivre une thérapie d’un an.
  • Le manque de sérieux dans l’évaluation de la situation des jeunes, la moitié d’entre eux souffrant de comorbidités sérieuses (troubles anxieux, trouble de l’alimentation, traumas à la suite d’agressions sexuelles). La médecin qui a donné une ordonnance de testostérone à une jeune fille rencontrée une fois et qui lui a bien dit qu’elle avait peut-être un trouble de l’alimentation n’a pris que cinq minutes pour lui parler d’interventions chirurgicales possibles, puis lui a prescrit de la testostérone après neuf minutes.
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D’après Dr Nicolas Chadi de l’Hôpital Sainte-Justine (clinique qui a refusé de parler aux chercheurs d’Enquête), 55,2 % des jeunes consultant pour la première fois à la clinique de genre de 2016 à 2021 avaient reçu un diagnostic formel de santé mentale. Toujours selon Dr Chadi, 78 % des jeunes dans cette cohorte rapportaient être en mauvaise santé mentale.

Nous savons par ailleurs qu’au Royaume-Uni, 97,5 % des jeunes référés à la clinique de genre de Tavistock avaient des comorbidités (trauma, anxiété, TDAH, spectre de l’autisme, mutilation, etc.). Ces chiffres posent la réelle possibilité de se tromper de diagnostic et de proposer des solutions médicales radicales qui ne régleront pas les problèmes des jeunes.

Références :

Conférence de Dr Chadi, 23 février 2024 : Caractéristiques cliniques et socio-démographiques des enfants, adolescents et jeunes adultes transgenres et non-binaires au Québec.

Tavistock: Time to think, Hannah Barnes, Londres, Swift Press, 2023.

  • Le manque d’informations données aux jeunes sur les effets des hormones, qui pose la question du consentement éclairé. On peut se poser la même question concernant la prise de Lupron DepotMD, un bloqueur de puberté mentionné dans le reportage, qui est fourni aux jeunes Québécois, mais dont l’usage a été interdit ou très sérieusement restreint dans les pays nordiques et le Royaume-Uni, à la suite de découvertes sur les effets graves sur la santé des os et possiblement le développement du cerveau des jeunes.

On peut aussi remettre en question la capacité de compréhension des jeunes sur les conséquences à long terme. Aucun salon de tatouage ne donnera un tatouage à un mineur, même s’il le désire intensément. Il est périlleux de confier à une adolescente en pleine tourmente identitaire adolescente la décision de devenir stérile ou pas ou de pouvoir allaiter ou pas. L’interprétation du droit des 14 ans et plus de pouvoir accepter toute forme de soins doit être mis en contexte, car ce n’est pas tout à fait ce que prévoit le Code civil.

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Il est d’usage de dire qu’au Québec les jeunes de 14 ans peuvent consentir à des soins médicaux, et le reportage le souligne. Il faut cependant qualifier cette affirmation. Selon l’article 17 du Code civil du Québec : « Le mineur de 14 ans et plus peut consentir seul aux soins non requis par l’état de santé; le consentement du titulaire de l’autorité parentale ou du tuteur est cependant nécessaire si les soins présentent un risque sérieux pour la santé du mineur et peuvent lui causer des effets graves et permanents » (nous soulignons). Or, le reportage démontre bien que les soins transaffirmatifs ont des effets graves et permanents. Il y a lieu de repenser à la réelle capacité des jeunes mineurs de consentir aux soins transaffirmatifs.

Il est également important pour les parents et les professionnels de la santé de savoir qu’ils ont la responsabilité et le droit de protéger les adolescents, parfois d’eux-mêmes. C’est le rôle des parents.

Sur la capacité de comprendre toutes les conséquences de cette médecine, et donc de donner un consentement éclairé : En 2021, Mme Grou, présidente de l’Ordre de psychologues du Québec, disait au micro de Radio-Canada (extrait) : « Quand on est un jeune adolescent, il n’est pas vrai qu’on est nécessairement complètement capable d’anticiper toutes les conséquences de nos actions, de se projeter dans l’âge adulte ou de faire un consentement qui est complètement éclairé, par exemple par rapport à des approches d’hormonothérapie ou des approches chirurgicales qui seraient extrêmement complexes. (…). C’est pour ça que, lorsqu’on parle d’approche affirmative (…) il faut être prudent dans l’accompagnement qu’on fait parce que justement ce n’est pas un cerveau qui est capable de porter un jugement plein et entier. ».

La Société pédiatrique suédoise a déclaré ne pas souscrire à l’idée d’une thérapie dictée par l’enfant telle que celle des soins affirmatifs, car il ne peut consentir à des altérations irréversibles du corps humain. Extrait de son avis :

[Traduction] Le processus de maturation physique et psychologique des enfants et des adolescents est individuel, mais pour la plupart d’entre eux, il comprend la recherche et l’expérimentation d’identités; ce phénomène est naturel, et les proches doivent donc y apporter un soutien nuancé. Les règles de la société doivent respecter un équilibre entre les droits propres de l’enfant et la nécessité de les protéger. Les données scientifiques probantes et les pratiques médicales établies ne permettent pas de donner aux enfants le droit de prendre seuls des décisions qui changent le cours d’une vie à un âge où il est impossible de s’attendre à ce qu’ils en comprennent les conséquences.

  • Le dénigrement de la voix et de l’avis des parents. Selon Mme Pullen Sansfaçon, titulaire d’un doctorat en travail social et chercheure engagée au Québec, les parents ne connaissent pas leurs enfants et ne savent pas ce qu’ils vivent. Cette opinion est pour le moins surprenante. Dans le reportage on voit des parents aimants et compréhensifs, qui voient bien ce qui se passe dans la vie de leurs enfants.
  • Les hauts taux d’idéation suicidaire et le suicide ne peuvent être liés de manière claire à la dysphorie de genre. Les jeunes se disant trans ont plus d’idéation suicidaire que les autres jeunes. Cependant, comme ils ont aussi des comorbidités qui sont corrélées avec de plus hauts taux de pensées suicidaires (dépression, anxiété, trouble de personnalité limite, troubles alimentaires, TDAH, trauma, etc.), il n’est pas possible en réalité d’assurer que la dysphorie de genre seule mène à de hauts taux de suicide. En 15 ans, au Québec, il y a eu cinq suicides de jeunes dysphoriques; dans quatre de ces cas, les jeunes avaient des problèmes de santé mentale.

Le Rési est en accord avec Samuel Veissière lorsqu’il dit qu’on fait peur aux parents en leur disant que leur enfant est à risque de suicide s’ils n’acceptent pas la médecine transaffirmative. Il s’agit en fait d’une manipulation éhontée de leurs des émotions.

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nous avons accès depuis peu à la toute première étude sur les idéations suicidaires de jeunes se disant trans, contrôlé à la fois avec un groupe témoin de jeunes, et également contrôlé pour les comorbidités. Or, cette recherche n’a pu démontrer de corrélation entre la dysphorie et les idéations suicidaires.

L’étude conclut que :

  • La dysphorie clinique de genre en elle-même ne semble pas prédire ni la mortalité toutes causes confondues ni la mortalité par suicide lorsque les antécédents de traitements psychiatriques sont pris en compte.
  • Le principal facteur prédictif de mortalité dans cette population est la morbidité psychiatrique, et la réassignation médicale de genre (transition médicale) n’a pas d’impact sur le risque de suicide.
  • Il est de la plus haute importance d’identifier et de traiter de manière appropriée les troubles mentaux chez les ados ayant une dysphorie de genre afin de prévenir le suicide.

Référence :

All-cause and suicide mortalities among adolescents and young adults who contacted specialised gender identity services in Finland in 1996–2019: a register study

Sami-Matti Ruuska, Katinka Tuisku, Timo Holttinen, Riittakerttu Kaltiala

https://mentalhealth.bmj.com/content/27/1/e300940

Conclusion :

Alors que de nombreux pays ont fait marche arrière pour ce qui est de la transition de jeunes, contestant les résultats du protocole hollandais et les directives de la WPATH (association mondiale de professionnels qui militent pour la médecine transaffirmative, sans aucune limitation pour l’âge), le milieu médical québécois doit aux jeunes et à leurs familles de se poser des questions et d’apporter des réponses en accord avec les données probantes.

Nous pensons que les professionnels de la santé québécois sont de bonne foi lorsqu’ils et elles proposent une médecine transaffirmative aux enfants québécois. Ils et elles pensent réellement réduire les souffrances et faire du bien à ses enfants, à l’instar de Dre Kaltiala qui pensait qu’elle sauvait des enfants.

Il n’est pas trop tard cependant pour faire marche arrière, réfléchir et s’assurer de bien faire. Il en va de l’avenir de centaines de jeunes Québécois et Québécoises.