Une première action du Rési : écrire à l’Organisation mondiale de la santé (OMS)

Mandat de l’OMS

L’OMS (World Health Organisation ou WHO en anglais), émet des directives, qui sont en fait des suggestions aux états du monde, pour la mise en place de politiques publiques. Ces directives sont normalement basées sur des données probantes (evidence-based), des recherches validées par des pairs, etc. De même, les comités rédigeant les directives sont composés de médecins, spécialistes du champ étudié.

Mise en place d’un comité biaisé en juin 2023

Or, en juin 2023, l’OMS a annoncé la mise en place d’un nouveau comité, chargé d’émettre des directives sur la santé des personnes « trans et non-conforme au genre » (une définition extrêmement large). Ce comité comptait cependant très peu de professionnels de la santé. Les trois-quarts des membres du comité sont des membres d’associations militants pour les « soins d’affirmation de genre » et la reconnaissance légale de l’autoidentification sexuelle. Certains, comme Florence Ashley ou Cianàn Russell sont des militants transactivites radicals (Ashley pense que tous les jeunes devraient prendre des bloqueurs de puberté (the default option), et Russel se décrit comme un « f****t trans-separatist » et est contre toute limite d’âge pour les traitements médicaux). Aucune personne membre d’une organisation critique de l’approche affirmative n’a été invitée à participer au comité.

Une consultation qui part mal…

Le 18 décembre dernier, l’OMS a lancé un appel au public pour obtenir des opinions qui alimenterait les recherches du comité. Cet appel n’a été publié qu’en anglais malgré les politiques de l’OMS… La période de consultation du public devait durer jusqu’au… 8 janvier 2024. Une consultation courte pendant une période de vacances…

Avant même de voir le mandat du comité, il était clair que le processus était vicié par un comité biaisé et un faux processus de consultation.

Le mandat du comité

Le comité a annoncé cinq sujets d’études, soit :

  1. L’offre de soins d’affirmation du genre, y compris d’hormones;
  2. La sensibilisation et la formation des travailleurs de la santé à la fourniture de soins inclusifs du genre;
  3. L’offre de soins de santé aux personnes trans et de genres divers qui souffrent de violence interpersonnelle en fonction de leurs besoins;
  4. Les politiques de santé qui soutiennent des soins inclusifs selon le genre;
  5. La reconnaissance juridique de l’identité de genre autodéterminée.

 Ces cinq sujets d’études reflètent clairement les biais des membres du comité.

En effet, le comité ne se questionne pas sur la meilleure approche à mettre en place pour aider les personnes dites « trans » (soit souffrant de dysphorie sexuelle), mais a décidé à priori que l’approche « affirmative de genre » serait choisie.

Cette approche repose sur l’acceptation sans condition de l’autodiagnostic de la personne, sans possibilité pour le personnel de la santé, dont c’est pourtant le métier, de poser un diagnostic, en étudiant la totalité de l’histoire médicale et sociale de la personne. Elle est critiquée par de nombreuses organisations, notamment pour son application aux enfants, adolescents et jeunes adultes, qui sont en développement et en recherche d’identité, un processus normal d’exploration que les adultes ne devraient pas tenter de diriger ou de médicaliser, surtout par des procédures potentiellement dangereuses et/ou irréversibles.

Une référence totalement ignorée par l’OMS

Citons la Dr Riittaterku Kaltiala, responsable du premier service finlandais traitant les jeunes se disant trans : On nous demandait d’intervenir dans des corps sains et fonctionnels simplement sur la base des sentiments changeants d’une jeune personne à propos de son genre. L’adolescence est une période complexe au cours de laquelle les jeunes consolident leur personnalité, explorent leurs sentiments sexuels et deviennent indépendants de leurs parents. La réalisation de l’identité est l’aboutissement du développement réussi de l’adolescent, et non son point de départ.

Un danger pour les filles – la reconnaissance légale du sexe auto-proclamé

Soulignons également que le comité prône la reconnaissance juridique de l’identité (en fait le sexe autoproclamé) de la personne, malgré les mises en garde pour les droits, la santé et la sécurité des femmes et des filles. En effet, dès lors que toute personne né mâle peut s’auto-identifier femelle et obtenir une reconnaissance légale de ce sexe, les droits des femmes et des filles, basés sur leur sexe, sont en danger.

De nombreuses critiques – la première action du Rési

Plusieurs organisations ont écrit à l’OMS pour protester contre la composition du comité, le processus et le mandat du comité. Le Rési a co-signé la lettre de l’AMQG (voir plus bas) et a écrit la sienne.

Lettre de l’observatoire de la petite sirène (OPS)

Association pour une approche mesurée des questionnements de genre chez les jeunes (AMQG)

Genspect

Society for Evidence Based Gender Medecine (SEGM)

De plus, la rapporteuse de l’ONU sur les violences faites aux femmes et aux filles, Mme Reem Alsalem, a rabroué l’OMS sur les mêmes points (composition du comité, processus vicié, mandat biaisé) et a demandé l’intervention du Secrétaire Général de l’OMS, pour la protection des droits des femmes et des filles.

Réponse de l’OMS – 15 janvier 2024

Le 15 janvier 2024 l’OMS a annoncé que Florence Ashley ne ferait plus partie du comité (pour des questions d’horaires…), que la date butoir pour recevoir des avis serait prolongée au 2 février 2024, et que le mandat du comité ne toucherait plus que les adultes, car la recherche ne permet pas de déterminer que l’approche affirmative est appropriée pour les enfants et les adolescents (The scope will cover adults only and not address the needs of children and adolescents, because on review, the evidence base for children and adolescents is limited and variable regarding the longer-term outcomes of gender affirming care for children and adolescents.)(Voir FAQ point 5).

Une action qui a porté fruit!

Le Rési salue le fait que les enfants et adolescents ne seront pas impactés par les travaux du comité et que la date butoir ait été modifiée.

Cette action a été l’occasion de rencontrer des personnes dans les autres organisations inquiètes de la santé mentale des jeunes et l’approche affirmative de genre.

La question est loin d’être réglée

Nous invitons toute personne intéressée à signer la pétition à l’OMS, demandant que cette organisation reprenne le processus depuis le début, avec un nouveau comité et un mandat repensé : Pétition (anglais)

Le Rési déplore que les jeunes adultes (18 à 25 ans) soient encore inclus dans le mandat du comité, que la composition du comité demeure quasiment inchangée, et que le mandat soit le même.

Pourquoi la prudence avec les jeunes adultes ?

En effet, de nombreux jeunes adultes qui subissent des chirurgies de réassignation sexuelle le regrettent par la suite, et les dommages sont irréversibles. L’OMS doit prendre en compte les récits des détransitionneuses (en majorité des femmes, puisque la majorité des cas d’adolescents se disant trans et à qui on suggère des chirurgies sont des filles). Celles-ci disent que leurs forts sentiments de dysphorie, de détestation de leur corps, étaient liés à d’autres problématiques. Elles n’étaient pas « trans », mais anxieuses, dépressives, anorexiques, autistes, avaient subi du rejet ou du harcèlement, voire de la violence sexuelle, etc. Des jeunes hommes gays étaient poussés à se croire femme parce qu’ils ne correspondaient pas à une image d’homme stéréotypé.

La perte d’organes sexuels impacte la vie sexuelle et la capacité de reproduction des jeunes. La suppression de la production d’hormones naturelles et la prise d’hormones dites croisées (de la testostérone pour les filles, de l’oestrogène pour les garçons) a des effets importants et en partie irréversibles sur le jeune, dépendant de la durée de la prise d’hormones. Genspect suggère que les interventions médicales (hormones et chirurgie) ne soient considérées qu’après l’âge de 25 ans, prenant donc en compte le développement du cerveau et la maturité de la personne quant à ses choix de vie, notamment celui d’avoir ou non des enfants.

La crédibilité de l’OMS encore en jeu – le dossier sera suivi par le Rési

La crédibilité de toute directive est en jeu lorsque l’agenda politique est favorisé au détriment de la recherche. L’OMS devrait reprendre le processus depuis le début, revoir la composition de son comité, inclure une majorité de professionnels de la santé, et écouter les détransitionneurs.

L’OMS devrait écouter les personnes gays et lesbiennes qui disent avoir été poussés à « transitionner », car cette pratique est clairement de nature homophobe.

Le Rési continuera à suivre ce dossier et à informer le public québécois de tout développement.